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Des émotions si complexes

Que voilà une belle chose, un beau sujet  : les émotions.

Je rencontre souvent des participants, que ce soit en formation ou en accompagnement, qui évoquent dans leurs attentes la gestion de leurs émotions.

Prise de parole en public, collègue qui les insupporte et avec lesquels ils s’emportent, gestion du stress, pleurs…
Autant de situations dans lesquelles ce registre revient.

En creusant un peu, derrière la demande de «  comment gérer mes émotion  ?  », ce qui revient, c’est comment les cacher.
Comme s’ c’était possible, comme si c’était souhaitable.

 

http---www.flickr.com-photos-40645538---N00-206812690-Les origines

Je vous propose un petit voyage en étymologie  :

Le mot “émotion” provient du mot  français  “émouvoir”. Il est basé sur le latin  emovere, dont  e-  (variante de  ex-) signifie “hors de” et  movere  signifie “mouvement” (Source Wikipedia)

En clair, dans E-motion, il y a Motion, comme dans locomotion.

L’émotion est donc ce qui nous fait aller de l’avant, qui nous pousse à agir, à nous sentir vivant.

Sans émotions, c’est la dégringolade vers différentes pathologies (mais là, je ne suis pas expert pour les diagnostiquer).

 

Les canaux

L’émotion est un état interne, irréfléchi. C’est une réaction à un stimulus.
A partir du moment où elle se présente, elle EST, tout simplement.
Elle se constate chez l’individu par ses réactions  : voix qui tremble, rougissements, sourire, mains moites et pieds poites….
En effet, elle génère une pression interne qui fait que cette émotion doit sortir.

D’ou les différentes formes d’expression.

Retour en Etymologie  : dans expression, il y a pression,( du latin Pressio) et EX  : sortir, aller vers (comme dans extérieur).

Donc, quand l’E-motion est présente, elle va forcément s’Ex-primer.
La seule chose que l’on puisse choisir, c’est le «  comment  » elle va s’exprimer.
Cela peut se faire soit corporellement, soit verbalement.

 

Les mots pour le dire

«  C’est bien Eric, mais maintenant, comment je fais alors pour gérer la situation  ?  »
Déjà, on constate une évolution. Il ne s’agit plus de gérer les émotions, mais la façon de les exprimer pour gérer la situation qui les a généré.

Il y a un «  truc  » que j’aime bien, qui permet de dire, tout en restant constructif  : la méthode du DESC  :

Décrire la situation  :
De façon factuelle, avec des détails précis.

Exprimer ses Emotions, ses ressentis  :
Communiquer à son interlocuteur l’impact que cela a eu sur moi, se libérer de cette pression en l’évacuant par la parole, plus que par les réactions. , en utilisant le «  JE  », et non le «  TU  » accusateur.

Proposer des Solutions  :
Demander à son interlocuteur un changement de comportement, formuler un souhait pour la prochaine fois. Il se peut que vous n’ayez pas la solution. La solution peut alors être de prendre la discussion pour trouver des solutions à 2.

Conclure positivement  :
Dire les conséquences positives pour vous, pour votre interlocuteur, pour la situation.

 

Concrètement, qu’est-ce que ça peut donner  ?

«  Laurent,
Lors de la réunion de lundi, tu as fait des remarques sur le dossier Dupont, remettant en cause mon travail sur l’analyse du besoin client, et ce, devant toute l’équipe.

Je tenais à te dire que j’ai mal vécu la situation.

Je me suis senti défaussé, dévalorisé et pris au dépourvu. Cela m’a mis en colère, je l’ai vécu comme une agression et un manque de confiance.

A l’avenir, je voudrais que l’on parle en privé des erreurs que je peux commettre et ce, de façon constructive.

Cela me permettra de progresser, et favorisera la bonne cohésion de l’équipe.  »

 

http---www.flickr.com-photos-proimos-7238087616-sizes-l-inLes limites et le vrai travail

Ca, c’est pour la partie outil, la partie surface, la partie émergée.

Je continue sur mon voyage en Etymologie.

Car dans tous ça, il y a notre capacité à ressentir.
Et dans ressentir  ; il y a Sentir.

Lors d’un coaching, la personne se met à pleurer, et s’excuse de sa réaction. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’elle avait de la chance.
De la chance de laisser monter ses émotions, de les laisser s’exprimer, de se laisser déborder.

Je rencontre souvent des personnes qui a contrario, ont tendance à mettre un couvercle sur leurs émotions très rapidement lorsqu’elles se présentent.
Par pudeur, par réflexe, par habitude… parce qu’au travers de leur histoire personnelle, elles se sont construits comme ça.

Marc témoigne  :

«  Il paraît que je suis sensible, c’est ce que me dit mon entourage.

Mais cette sensibilité, je n’en ai pas conscience. Aussi, je ne la laisse pas s’exprimer comme elle le devrait.

Elle apparaît dans des moments que je ne choisis pas, et tant mieux. Mais elle n’occupe pas la place qu’elle devrait, me coupant ainsi à la fois de moi même, et par ricochet, de vraies relations avec mon entourage.  »

La fuite en avant est l’un de ses principaux pièges.

«  Il n’y a qu’à voir mon agenda.
L’action m’évite de prendre le temps de ressentir, de me poser.  »

Face à la contrariété, il se plonge dans le travail, le bricolage, minimise l’impact de ses ressentis, les ignores, les bafoues.
Il en souffre, souhaite changer et travailler en profondeur.
Mais ça, c’est un travail de reparamétrage qui ne dépend pas du coaching.

Et si la meilleure façon de gérer nos émotions était d’accepter de les vivre pleinement  ?!?

 

 

 

 

Crédit Photo:
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1 comment

  1. Armelle

    Bonsoir Eric
    Oups…Je me suis reconnue dans cet article et je mesure le chemin parcouru depuis. Merci !

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